Comment regrouper nos races de chats

Il semble que les histoires que l’on raconte sur les origines des races de chats ne sont pas vraiment attestées. Elles tiennent bien souvent, de la légende, d’anecdotes, toutes aussi jolies les unes que les autres que de la réalité.  L’origine de la plupart des races est souvent méconnue.

Comment regrouper nos races de chat ?

Dans les expositions félines, les chats sont regroupés par la longueur de leurs poils.

  •  Les poils longs
  •  Les poils mi-longs
  •  Les poils courts

Selon les ouvrages que j’ai eu entre les mains les races de chats étaient divisées en d'autres catégories.

Certains  les classes de façon suivante :

  • Le type longiligne (type oriental).
  • Le type médioligne (type european ).
  • Le type bréviligne (type persan).

Mais aussi :  

Les « natures » (sélection naturelle)

Elles sont apparues sans l’intervention de l’homme. Elles se sont développées, librement,  sans avoir été soumises dans un premier temps à des règles d’élevage. Certaines races de chats existeraient depuis très longtemps.  Il s’est exercé une sélection au sein de populations de chats plus ou moins isolées (par isolement dans les îles ou des zones géographiquement éloignées). Au fil du temps, la sélection naturelle favorise certains caractères et élimine d’autres. Au bout d’un certain moment, la population isolée présente un ou plusieurs caractères particuliers/communs qui font qu’elle peut-être ériger au rang de race à part entière. Il a suffit à l’homme de donner un petit coup de pouce intelligent en sélectionnant  des reproducteurs au point de vue du standard. C’est de cette façon que sont apparues des races comme : Le British Shorthair, l’European shorthair ou Européen, le Chartreux, l’Angora Turc, le Siamois et d’autres, pour les plus anciennement reconnues. Et pour les plus récentes, le Maine-Coon, Norvégien, Sibérien, Singapura   

L’angora turc est surement une des races de chat les plus anciennes au monde.  Il est sans doute le résultat d’une mutation qui lui a donné une fourrure soyeuse et longue. Il est empreint d’élégance et de raffinement. Il est bien proportionné. Il serait originaire d’Iran, de Syrie et des hauts plateaux d’Anatolie, en Turquie.  Il serait arrivé en Europe de l’Ouest, au XVI siècle. Il avait le poil long, chose inconnue en Europe jusque-là. D’emblée fort admirés, les Angoras seront diffusés en Europe, au travers d’échanges entre aristocrates. Au XVIIIéme siècle, les naturalistes  Buffon et Linné cite l’Angora turc dans leurs encyclopédies, comme l’une des races de chats existant à cette époque. Certaines sources indiquent qu’ils auraient pu arriver bien avant, avec les dernières Croisades.  Selon certains écrits il y avait des chats à poils longs en Scandinavie avant que l’Angora n’arrive en Europe, la mythologie nordique en fait mention à diverses reprises. On pense que ces chats descendent de chats ramenés (au XIéme siècle) du Moyen-Orient par les vikings. Ces derniers auraient embarqué des Angoras sur leurs bateaux pour protéger leurs denrées menacées par les rongeurs. Débarqués dans leur nouvelle patrie, ils ont dû subvenir eux-mêmes à leurs besoins. Afin de résister au climat hivernal rigoureux, leur pelage est devenu plus dense. L’Angora turc est une race importante sur le plan de l’histoire de la félinotechnie. Il est à l’origine de bon nombre (voir toutes)  de races de chats à poil mi-long ou longs et en premier lieu le Persan qui est sans doute la plus belle réussite. On peut penser, sans preuves à l’appui mais aussi sans grand risque que le Maine-Coon, Norvégien, Sibérien, Sacrée de Birmanie et bien d’autres ont dans leurs veines, un peu du sang des Angoras d’hier. 

Le siamois : Une race de chat domestique naturelle ou mutante ? Les deux comme bien d'autres. Son nom reflète bien son origine géographique. Le siamois est connu depuis très longtemps au Siam (ancien nom de la Thaïlande). On a trouvé des représentations assez ressemblantes du siamois dans des manuscrits. La race Siamoise garde le secret quant au moment où s’est produite la mutation responsable de sa robe très caractéristique. L’arrivée en Europe du siamois se situe vers 1870 mais il devint très populaire de part le monde à partir des années 1920. Tous les races qui reconnaissent les variétés « colourpoint » sont des héritiers lointains du siamois d’autrefois. Il est important de souligner que les premiers siamois avaient des morphologies plutôt médiolignes, une tête plus ronde, le bleu des yeux était moins intense par rapport aux sujets que l’on peut admirer actuellement dans les expos.

 

Les « fabrications » ou « créations »

En réalité, beaucoup de races actuelles de chats proviennent de croisements entre des chats de races (ou pas) différentes. Les « fabrications » ou « créations » naissent dans le cadre d’un programme d’élevage de façon contrôlée par les éleveurs. Les éleveurs font appel au métissage. Le métissage consiste à accoupler des individus de races différentes, suivi d’une sélection de façon raisonnée et sur plusieurs générations de chats, des caractères qui sont recherchés. L’objectif est de créer de nouvelles associations de gènes, afin d’obtenir des phénotypes nouveaux. Beaucoup de races ont été crées ainsi. Il entre de nombreux ingrédients dans la recette de plusieurs races. Le métissage peut aussi être utiliser pour introduire un gêne nouveau dans une race donnée pour obtenir une nouvelle variété par exemple. Dans c cas, le métissage se fait souvent sur une seule génération. Par exemple pour obtenir un Persan « colourpoint » : il a fallu transférer des gènes responsable de la variété « colourpoint » chez le persan pour cela des mariages avec des siamois ont vraisemblablement eu lieu. Tandis que dans la création d’une race on est souvent amené à répéter le métissage sur plusieurs générations.

C’est comme cela que sont  nés :

Le Persan : A la fin du XIXé siècle, les éleveurs Britanniques ont croisé leurs chats communs domestiques qui courraient la campagne des iles britanniques. Un bon gros matou, sélectionné  à partir des chats les plus ronds, les plus trapus, au poil et sous poil épais (les premiers British Shorthair) avec des « Angoras » jusqu’à retrouver la fourrure de l’un sur le corps de l’autre. C’est de cette manière qu’est né le Persan. Le premier standard du Persan a été rédigé en 1894. Le Persan est au départ une pur création de l’élevage britannique. Il a été la première vedette de la félinotechnie, et plus d’un siècle après il reste l’archétype du chat de race. Au fil des années et de la sélection opérée par les éleveurs, le type du Persan a beaucoup évolué. Mais l’évolution a été portée à son extrême par les éleveurs américains.

Le Bengal est une « création » assez récente né de métissage entre le Chat du Bengale (Felis bengalensis) qui est un chat sauvage du Sud-Est asiatique et des chats commun domestiques le tout agrémenté d’American Shorthair de Maux, Burmeses et d’Abyssins. Laissez passer plusieurs générations et admirer le résultat.

Le Bombay est le fruit de métissage entre Burmese zibeline et American shorthair noir.

Le Tonkinois est une race créée en Amérique du Nord, à partir  de métissage entre Siamois et Burmese.

 

Les mutants

Les mutants sont apparus à la suite d’une mutation spontanée. Cela se traduit par la naissance d’un animal différent de ses parents. Certaines mutations peuvent constituer le point de départ de la création de nouvelles races. Mais oui, les mutations, c’est naturel, ça vous tombe dessus sans crier gare. La seule action de l’homme a été de repérer ces mutations et d’exploiter les mutations génétiques qui surviennent. Les anomalies par rapport à la race d’origines sont utilisées comme critères de sélection. On fixe cette originalité pour sélectionner une nouvelle race. On fixe ces nouveaux caractères par des accouplements très souvent consanguins (inbreeding) pour obtenir des sujets conforment à un nouveau standard.  Les mutations qui ont donné naissance à des races aussi curieuses que les chats nus, rex ou les scottish fold sont souvent  nées dans des portées de chats de gouttière. Le sphynx n’est pas une créature issue d’organismes génétiquement modifiés, mais descend de chats de gouttière qui sont nés sans poils. Ils ont été présentés pour la première fois en France en 1984 à l’exposition de Baltard. Ces races, sont des phénomènes naturels. On dit que l’origine du teckel serait apparue dans une portée de Bruno du Jura.

C’est de cette façon que sont apparues des races comme :

L’American Curl est une race caractérisée par une mutation qui a pour  effet d’incurver les pavillons des oreilles vers le sommet du crâne. La mutation « curl » n’altère pas la santé de l’animal. On peut accoupler des Curls entre eux sans inconvénient.

Le Manx est une race caractérisée par une mutation déterminant l’absence de queue. Le nom de la race est lié à son origine géographique, l’île de Man, située en mer D’Irlande. On ne sait pas quand la mutation a eu lieu dans l’île, mais on le connaît depuis au moins 250 ans.

Le Scottish Fold est une race caractérisée par une mutation qui entraîne une pliure vers l’avant des oreilles. Cette mutation a été observée pour la première fois en 1961, en Ecosse. On fixa cette originalité des oreilles pour constituer une nouvelle race. Les croisements entre Scottish ou Highland fold (variété à poil mi-long) sont impossible car les chatons issus de ces mariages ne sont pas viables (malformations squelettiques). Donc ils sont toujours croisés avec des chats avec des oreilles droites et souvent des britishs Shorthair. Au sein de ces portées, naissent des chatons aux oreilles repliées (nommés scottish ou highland fold), et des chatons aux oreilles dressées qui étaient en France, il y a pas très longtemps,  considérés comme des Britishs. Le LOOF a supprimé cette règle. Les chatons à oreille droites s’appellent Scottish ou Highland straight et non plus British. Le Scottish et le highland fold ne sont pas reconnus par toutes les fédérations félines, dont la FIFE. L’élevage est également interdit dans certains pays. Certaines fédérations de la félinophilie, on fait le choix de les reconnaître comme race. Concernant le Scottish peut-on parler de races ou d’hybrides ? Une race qui doit avoir faire appel à une autre pour exister est elle une race ?

Le Sphynx ne laisse personne indifférent. Je n'ai jamais partagé la vie d'un sphynx mais j'en ai souvent rencontré en expos et ailleurs et son caractère, son regard, son expression mon chaque fois impressionné.

 

Mais on peut dire à mon avis, sans dire une bêtise que tous nos chats domestiques de races ou pas sont dus a un moment à une mutation. Tous les ouvrages que j'ai eu entre les mains étaient unanimes pour dire que le brown tabby mackerel a poil court serait la couleur ancestral de nos chats domestiques (gène transmis directement par ses ancêtres sauvages). Pourtant la robe de nos chats se décline en une multitude de couleurs, de motifs, de longueur ou de texture de son poil. Les robes unies, les bicolores, les colourpoint, les poils longs, le patron blotched, ... sont apparus à un moment donné dans le temps par une mutation génétique. Il ne faut pas confondre mutation et manipulation génétique. Certaines personnes pensent que la transmission des caractères héréditaires ne pourrait se faire que par des manipulations génétiques. Nous n’en sommes pas là, avec nos chats, et heureusement. Si la manipulation génétique est aujourd’hui pratiquée sur certains animaux en laboratoire, elle ne fait en aucun cas partie de l’élevage félin (même si un laboratoire américain a annoncé l’arrivée en 2007, de la première portée de chatons « hypoallergiques » ! Des chats qui auront leurs patrimoines génétiques modifiés de manière à ne plus secréter la protéine responsable des problèmes respiratoires chez les personnes allergiques. Il s’agit là d’une véritable manipulation génétique. La carte génétique des animaux de compagnie en est à ses débuts. Les scientifiques essayent de dresser des cartes génétiques pour différentes espèces. Une équipe de chercheurs américains du laboratoire Cold Spring Harbor (New-York) ont décryptés le génome du chat domestique et il s’avère que les chats domestiques souffriraient de plus de 250 troubles héréditaires dont un grand nombre serait similaire à des pathologies génétiques humaines.

 

Le chat sans race

Le chat sans race est très souvent nommé chat de gouttière, chat des rues, chat commun, chat domestique, greffier, … Dans le monde félin, on le nomme « chat de maison » il bénéficie d’une catégorie particulière. Ce qui compte, c’est sa présentation générale. Il n’y a pas de standard pour le chat de maison, tout lui convient, contrairement au chat de race. Fruit de mariages non programmés, de part le brassage de ses gènes, un être tout à fait unique. Il peut apparaître avec une touche de fantaisie non permise chez le chat de race. Toutes les allures et toutes les dégaines lui sont permises. Une robe colourpoint, ses yeux sont ronds, ovales, de couleurs bleu, vert, ses oreilles pointues, arrondies, noir, blanc, roux, bicolore, tigrée, …., poils courts, poils longs, il arbore une morphologie diverse.

Beaucoup de races de chat peuvent être victimes de contrefaçons par le biais de chat de gouttière. On peut trouver ainsi des chats au pelage bleu, court avec des yeux jaunes, des chats Tabby avec le poil mi-long, des chats avec des yeux bleus et une robe colourpoint, mais attention, ce ne sont pas des Chartreux, des chats des forêts norvégiennes, des  Sibériens, des Angoras ou des Thaî. Un chat de maison noir peut très bien ressembler a un Bombay ou a un British noir mais n’en est pas un. Pourtant, il faut admettre que la concordance avec les standards des races en question peut être troublante. Il y a quelques années, je présentais Satan V.Waldsee, mon mâle British Sshorthair noir dans une exposition. En face de la cage où se trouvait Satan, il y avait un magnifique BritishSshorthair noir qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, mais à mon avis avec une qualité supplémentaire, sa variété. Il était noir jais. Même si aucun juge n’a fait de reproche à Satan concernant sa couleur, on trouve çà et là des reflets marrons. Aussitôt je sautais sur le catalogue, ou figuraient tous les chats inscrits à cette expos pour avoir plus de renseignements sur l’identité de ce chat. A mon grand étonnement il n’y avait que mon chat d’inscrit comme British shorthair noir. Donc je me suis adressais au propriétaire de ce chat.  La surprise fut grande en apprenant que ce chat qui répondait aux descriptions exigées par le standard du British shorthair, était présenté comme « chat de maison », il était issu d’un croissement entre un Burmesse et un Persan noir.

Je souhaiterai parler plus particulièrement de trois races de chats que j’ai élevées : Le Chartreux, L’European Shorthair et le British Shorthair

La comparaison entre ces races me paraissait utile car lorsque les couleurs de robes sont identiques (je pense au bleu par exemple), les non-initiés confondent ces races. Pour un néophyte, elles se ressemblent. Dans bien des revues que j'ai eues entre les mains l’European Shorthair est présenté comme l’homologue du British Shorthair en Grande-Bretagne, et de l’American Shorthair au Etats-Unis. Ce sont des races qui dérivent du chat commun domestique. Il serait ridicule de croire que le British Shorthair, l’American Shorthair et l’European Shorthair n’ont rien à voir avec le « chat commun domestique ». Pourtant, bien que leurs origines soient communes, ils ne sont pas à ranger dans les mêmes cases. L’Américan Shorthair et le Bristih Shorthair tels qu’ils existent aujourd’hui sont à mon avis des « fabrications ». Ils n’ont plus rien à voir avec le modèle de base.  Par contre l’Européan Shorthair est à mon avis classé dans les races dites « naturelles ». L’European Shorthair est le descendant le plus direct du chat commun domestique. Je pense que le chartreux est la race la plus proche de l’Européen. Leurs standards sont relativement voisins et l’on est en droit de se demander si le chartreux ne serait pas la variété bleue de l’European Shorthair. En tous cas, ces deux races sont nettement apparentées. Le Chartreux et le British Shorthair sont représentés partout dans le monde. L’Américan Shorthair (que je connais moins) est choyé paraît-il dans son pays d’origines (USA). Chez nous et dans bien des pays voisins notre European Shorthair est à la traîne. Le problème de l’European Shorthair serait paraît t-il d’être resté trop proche de chat commun pourtant c’est ce qui fait sa spécificité.

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